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Le pape arrive en Afrique avec un message de paix et de justice

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Le pape François prononcera 19 discours à Nairobi, Kampala... (PHOTO SIMON MAINA, AGENCE FRANCE-PRESSE)

Le pape François prononcera 19 discours à Nairobi, Kampala et enfin Bangui, toujours en proie à des violences intercommunautaires meurtrières.

PHOTO SIMON MAINA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Agence France-Presse
NAIROBI, Kenya

Le pape François est arrivé mercredi après-midi au Kenya, étape inaugurale de son premier voyage à hauts risques en Afrique, où il a été accueilli par une foule en liesse et des danseurs traditionnels.

L’avion papal a atterri peu après 11 h 30, heure normale de l’Est à l’aéroport international de Nairobi, où le président Uhuru Kenyatta attendait le souverain pontife pour la cérémonie protocolaire.

Les rues de la capitale s’étaient parées d’immenses panneaux lui souhaitant la bienvenue en swahili, «Karibu papa Francis» mais aussi en latin, «Grata Franciscus pontifex».

Le pape devait ensuite s’entretenir avec M. Kenyatta au palais présidentiel. L’occasion pour François, dans un premier discours en anglais et en présence de la classe dirigeante kényane, de dénoncer la corruption et l’écart entre riches et pauvres, maux endémiques du pays.

Justice sociale, environnement et dialogue interreligieux devraient être au centre de son étape kényane, un pays dont un tiers de la population est catholique.

Lors du vol, le pape, apparemment détendu, a espéré que son voyage porte des fruits « tant spirituels que matériels » pour les peuples du Kenya, mais aussi de l’Ouganda et de la Centrafrique, où il doit ensuite se rendre.

Alors que la menace d’attaques terroristes plane sur ce voyage, le pontife argentin, qui n’avait encore jamais mis le pied de sa vie en Afrique, a révélé en souriant : « À vrai dire, j’ai davantage peur des moustiques! »

Les autorités ont déployé quelque 10 000 hommes pour assurer la sécurité à Nairobi et les routes empruntées par le convoi du souverain pontife ont été fermées.

À 78 ans, Jorge Bergoglio prononcera 19 discours à Nairobi, Kampala et enfin Bangui, toujours en proie à des violences intercommunautaires meurtrières. Les services de sécurité français ont déconseillé cette ultime étape en Centrafrique prévue dimanche et lundi.

Mais le pape, au tempérament obstiné, ne changera son programme que si des menaces précises pesaient sur les foules, selon ses conseillers. Et dans chacune des trois capitales, il fera comme à son habitude plusieurs trajets en papamobile découverte, au contact de la foule.

« Prière et réflexion »

Jeudi, décrété journée nationale fériée « de prière et de réflexion » au Kenya, il présidera une rencontre oecuménique et interreligieuse, dans un pays comptant de nombreux musulmans et protestants, avant de se rendre au siège de l’agence des Nations unies pour l’environnement pour évoquer les enjeux de la conférence de Paris sur le climat (COP21), qui s’ouvre lundi.

Pour Jorge Bergoglio, qui a consacré au printemps une encyclique sur la protection de la planète, tout est lié : dégradation climatique, gaspillage, corruption, rejet des pauvres, migrations, guerres…

Comme pour illustrer son propos, il se rendra vendredi dans le bidonville de Kangemi, dans le nord-ouest de Nairobi, où il s’adressera aux « mouvements populaires », chrétiens et non chrétiens, pour leur recommander d’organiser ensemble la défense pacifique des pauvres contre toutes les formes d’exploitation.

Le Kenya et l’Ouganda, qui fournissent un contingent militaire à la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), sont des cibles privilégiées des islamistes somaliens shebab liés à Al-Qaïda.

Au sanctuaire de Namugongo, près de Kampala, où le pape doit célébrer une messe samedi, un journaliste de l’AFP a vu se déployer des colonnes militaires, dont des forces spéciales.

Selon le porte-parole de la police ougandaise Fred Enanga, des avions militaires seront déployés pour « s’assurer que notre ciel soit exempt de toute menace ». « La sécurité va être lourde », a-t-il affirmé.

La tension risque d’être encore plus vive à Bangui, sous la surveillance de la Minusca, la force de l’ONU, et du contingent français Sangaris.

Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l’ex-colonie française dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014. La capitale est le théâtre régulier d’attaques suivies de représailles par les deux communautés.

Mais Jorge Bergoglio tient à cette étape où il a prévu une rencontre avec les réfugiés, la visite d’une mosquée dans un quartier exposé, une messe dans un stade et une cérémonie à la cathédrale, où il ouvrira « une porte sainte » : un geste symbolique précédant de dix jours l’ouverture solennelle du Jubilé de la miséricorde à Rome.

François a indiqué qu’il ne révèlerait qu’à son retour à Rome lundi la « raison particulière » pour laquelle il avait choisi de se rendre en Centrafrique.

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