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Haiti : Les députés maintiennent le suspense

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Parlement 1

Le Premier ministre nommé Fritz Alphonse Jean et son gouvernement à la Chambre des
députés, le 16 mars 2016. / Photo : J. J. Augustin

 

Le National -Comme annoncé, la séance au cours de laquelle le Premier ministre nommé  devait présenter l’énoncé de sa politique générale a bel et bien eu lieu le mercredi 16 mars 2016 au niveau de la chambre des députés. Le Premier ministre, Fritz Alphonse Jean, accompagné des membres du cabinet ministériel s’est présenté devant l’assemblée des députés pour sa présentation qui devait être sanctionnée soit par un vote de confiance ou non. Mais, cette séance, très animée, allait être ajournée au vendredi 18 mars 2016 après qu’un groupe de députés eut infirmé le quorum suite à une demande de vote sur une proposition rejetée par le président de la séance, le député d’Ennery, Cholzer Chancy.

Prévue pour 11 heures du matin, la séance a commencé avec plus de deux heures de retard. Le quorum étant constaté avec 82 députés ayant répondu à l’appel nominal, le président de la chambre a ouvert la séance. Pas moins de dix points insérés à la proposition d’ordre du jour. Après avoir introduit le Premier ministre nommé Fritz Jean ainsi que les membres de son cabinet et les ministres  dans l’hémicycle du parlement par une délégation de trois députés, le président du bureau a prononcé son discours de circonstance dans lequel il a invité chaque député à assumer pleinement ses responsabilités dans le cadre du vote de la politique générale du Premier ministre.

Poursuivant l’ordre du jour, dans un climat plus ou moins  serein, la séance allait prendre une autre tournure avec un point de droit soulevé par le député de Gros-Morne, Fritz Chéry, portant sur le nombre de ministères réduits à 15 alors que la loi du 8 novembre 2006 portant dénomination des ministères en a fixé le nombre à 17.  Dès cette intervention du député Chéry, tout le débat a tourné autour de ce point.

Les députés membres du bloc majoritaire, APH, dont Gary Bodeau, Jean René Lochard, Jean Robert Bossé, Esaïe Prophète ont fait peu de cas de ce point de droit en demandant au Président Cholzer de poursuivre  la séance arguant que les corrections pourraient être apportées après la séance. Tout est dans le momentum. Les hommes  de l’APH voulaient aller vite en vue de censurer le Premier ministre qui, s’il y avait eu vote, aurait compté seulement sur 57 députés alors qu’il lui faut  60 députés pour ratifier sa politique générale.

Les députés favorables à Fritz Jean ont ainsi misé sur ce point technique pour demander d’ajourner la séance, question d’offrir une rallonge à l’ancien gouverneur de la BRH pour pouvoir trouver une majorité confortable et faire passer sa politique.  Se présentant comme respectueux de la loi et de la constitution, les députés du GPEP et du GPI ont proposé d’ajourner la séance en vue de permettre au Premier ministre de compléter le cabinet ministériel conformément aux dispositions de la loi. Après  que  la proposition d’ajournement du député Sinal Bertrand, président du Groupe parlementaire à l’écoute du peuple (GPEP), eut été écartée par Cholzer Chancy qui a décidé de poursuivre  la séance, le député Patrick Norzéus a sollicité une suspension de séance en vue, dit-il, de ramener un peu de sérénité au sein de l’assemblée très agitée. C’est  ainsi que  certains députés  pro-Fritz Jean ont infirmé le quorum.

Le député Cholzer qui dit n’avoir aucune disposition légale lui permettant d’ajourner la séance sauf vote de l’assemblée,  croit que l’infirmation du quorum  fait partie de la stratégie des parlementaires. Après avoir ajourné la séance, le député d’Ennery invite le président de la République, Jocelerme Privert, le Premier ministre nommé ainsi que les blocs  politiques à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour permettre à ce que la séance puisse avoir  lieu le vendredi 18 mars.

Si pour certains députés de l’APH et le sénateur Youri Latortue, présent à la séance, le président Jocelerme Privert et les députés de la minorité constituent la force de blocage aujourd’hui,  le député de Pétion Ville, Jerry Tardieu dit vouloir rester pour sa part, dans le cadre de la loi. Comme tous les autres députés, Jerry Tardieu dit avoir beaucoup de questions pour le Premier ministre sur sa déclaration de politique générale, en ce qui concerne notamment les mesures visant à freiner le phénomène d’insécurité qui ne cesse d’endeuiller la population. Mais, dit-il, c’était la meilleure façon de procéder pour cette séance en donnant la possibilité au Premier ministre de compléter le cabinet ministériel à 17 ministères comme stipulé par la loi.

Noclès Débréus

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