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L’épouse du président haïtien assassiné, Martine Moïse, est rentrée samedi à Port-au-Prince afin d’assister aux funérailles de son mari, a déclaré le gouvernement.
AGENCE FRANCE-PRESSE
Blessée dans l’attaque nocturne qui a coûté la vie au président Jovenel Moïse le 7 juillet, elle avait été évacuée vers un hôpital de Miami, en Floride.
« La 1re dame @martinejmoise vient tout juste d’arriver en Haïti dans le cadre des préparatifs liés aux funérailles nationales » de son époux, prévues le 23 juillet, a tweeté samedi le secrétaire d’État à la communication, Frantz Exantus.
Arrivée à bord d’un avion privée, elle est descendue de l’appareil entourée de garde du corps, sous un ciel gris et des bourrasques de vent, selon une vidéo mise en ligne sur l’internet.
Le bras en écharpe, gilet par balles sur ses vêtements noirs, Martine Moïse, 47 ans, a été accueillie par le premier ministre par intérim, Claude Joseph.
Celui-ci a promis de rendre justice à son époux, dont la mort a aggravé le chaos dans ce pays des Antilles, gangrené par la violence et la misère.
Dix jours après le drame, l’enquête a avancé mais de nombreuses zones d’ombre subsistent.
La police haïtienne a arrêté une vingtaine de personnes, dont plusieurs anciens militaires colombiens accusés d’avoir fait partie du commando venu tuer Jovenel Moïse.
L’apparente facilité avec laquelle les assaillants sont parvenus à le tuer ayant éveillé des soupçons, quatre responsables de son équipe de sécurité ont également été incarcérés et 24 agents frappés de mesures conservatoires.
Le directeur général de la police nationale d’Haïti, Léon Charles, a assuré vendredi travailler avec des enquêteurs internationaux, notamment des agents de la police fédérale américaine pour identifier les commanditaires de l’assassinat.
La police haïtienne a déjà arrêté un médecin haïtien de 63 ans, longtemps établi en Floride, Christian Emmanuel Sanon, qu’elle soupçonne d’être un des cerveaux du crime.
La police colombienne, qui mène aussi une enquête, a pour sa part affirmé qu’un ancien fonctionnaire haïtien du ministère de la Justice, Joseph Felix Badio, avait donné l’ordre aux mercenaires colombiens d’assassiner le président.
Les autorités haïtiennes ont lancé un avis de recherche à son encontre, ainsi que contre l’ancien sénateur John Joel Joseph, tous deux étant décrits comme des individus « dangereux et armés ».
Dans un message audio diffusé peu de temps après le drame, Martine Moïse avait promis de poursuivre « la bataille » de son époux, dont la dérive autoritaire avait pourtant été critiquée.
Plus récemment, elle avait publié des images d’elle sur son lit d’hôpital, et remercié les « anges gardiens » qui l’ont aidée « à tenir bon » après l’assassinat.
Vendredi, une quarantaine de personnes, surtout des femmes vêtues de bleu, l’une des couleurs du drapeau haïtien, s’étaient réunies devant son hôpital, à Miami, avec des pancartes « Soignons Haïti ».
« On est là pour prier pour la première dame et pour Haïti », avait expliqué l’une d’elles, Regina Martin Archat.
Le pays est le plus pauvre d’Amérique et la pandémie a encore aggravé la crise. Des gangs armés multiplient les prises d’otages et contrôlent de facto certaines zones.