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Herby Widmaier
Par Roland Léonard Témoin ou acteur de plus de soixante ans de bouleversements de notre musique populaire – la danse urbaine et commerciale ou la chanson – initiateur au même titre qu’Issa-el-Saieh des courants « jazz » et « jazzy » en Haïti, il est un homme: Herby Widmaier.Cet hommage de l’excellent cinéaste Arnold Antonin, largement mérité, ne vient pas trop tôt.Ce nouveau documentaire conçu et réalisé avec l’adresse et le talent remarquables du réalisateur nous parle donc de celui qui a longtemps été considéré comme étant la plus belle voix de la chanson haïtienne, toutes catégories confondues, voix masculine s’entend.Jazzfan et jazzman, arrangeur-compositeur, harmoniste pointu et moderniste convaincu, auteur, interprète de goût, disponible et généreux, passionné et fou d’électronique, bricoleur en diable, technicien du son et de l’enregistrement …, la liste de ses aptitudes est non exhaustive.On devrait y ajouter ce don naturel faisant généralement la vanité, l’envie ou la jalousie des mâles: séducteur irrésistible et choyé par la gent féminine; sympathique bon vivant … C’est trop pour un seul homme! Et pourtant, on le dit timide.Mais revenons à la musique. Pour tout résumer, Herby Widmaier a été au coeur, à l’avant-scène ou dans l’ombre de beaucoup de changements ou d’événements. Progressiste, pédagogue informel et hors pair, il a canalisé les goûts de beaucoup de musiciens populaires, jeunes et vieux, et de simples mélomanes ou auditeurs, vers la modernité mélodique et harmonique. Il est l’un des pionniers des jeunes et naissantes industries phonographiques et discographiques haïtiennes. Il a enregistré beaucoup d’artistes.Herby Widmaier a côtoyé des musiciens célèbres comme Issa-el-Saieh, Guy Durosier, Joë Trouillot, Wébert Sicot, Nemours Jean Baptiste, Budd Johnsonn, Billy Taylor, Alphonse « Chico Simon », Serge Lebon, Roland et Raoul Guillaume, Ernst « Nono » Lamy, Raymond « Ti-Roro » Baillargeau, Ferdinand Dor, Gérard Dupervil, les membres du « Jazz des-jeunes », Richard Duroseau, Boulo Valcourt, Frantz Courtois, Alix « Titte » Pascal, Fritz Joassaint, José Tavernier, Serge Simpson, Bebo Valdez, Gérald Merceron, Jacquy Duroseau, Carlos Ramirez, Lionel Volel … et j’en passe. Ses émissions radiophoniques « Rideau s’il vous plait! » ou « Music from ten ou eleven » sont restées dans les mémoires. La passion du jazz côtoie chez lui l’amour de la musique brésilienne élaborée: samba et bossa-nova.Voilà donc cet homme, raconté par beaucoup de ces musiciens et témoins cités un peu plus haut, dont spécialement: Raoul Guillaume, Boulo Valcourt, Frantz Courtois, Pierre Blain, Emerante Despradine, Daniel Marcelin, narrateur visible et « voix-off », Joë Damas, Richard Widmaier, Mushi Widmaier, Joël Widmaier, Albert Chancy, Délano Morel et moi-même, Roland Léonard, votre serviteur, qui suis un admirateur inconditionnel de ce monstre sacré.Avec toute sa science et sa technique de cinéaste et de documentaliste, Arnold Antonin replace ce grand artiste, ses amis, témoins, collatéraux et contemporains, dans le contexte sociopolitique des défuntes années 40, 50 et 60, archives cinématographiques et images à l’appui. Archives sonores également.Beaucoup de chansons d’époque ou propres à Herby Widmaier illustrent le film: « Choucoune », « Haïti », « Pirouli » de l’ensemble Issa-el-Saieh; « Fan m peyi’m », « Demain Marie » de l’auteur-compositeur; « Ti Flè » de Frantz Courtois interprétée par son ami, « Arrawak dance » extrait de « My World » de Mushi Widmaier, etc.
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Roland Léonard |