Widgetized Section

Go to Admin » Appearance » Widgets » and move Gabfire Widget: Social into that MastheadOverlay zone

USA : Lettre ouverte d’un Americain blanc sur l’Affaire Treyvon Martin

Partager/Share this

Treyvon Martin, assassiné pour délit de « sale gueule »

Je ne n’aurai jamais l’air suspect à vos yeux. Même si j’avais un sweat à capuche noir, une paire de jeans et des baskets blanches… en fait, c’est exactement ce que je portai hier … mais jamais vous ne me verrez avec un regard suspicieux. Peu importe combien la capuche couvre mon visage ou combien mes jeans sont baggie, jamais j’aurai l’air de « ne pas être à ma place » pour vous. Je ne verrai jamais un taxi me passer sous le nez pour prendre quelqu’un d’autre. Je ne constaterais jamais une femme serrer plus fermement son sac à main contre elle en croisant mon chemin. Jamais je n’aurai à me soucier de voir une voiture de police me suivre pendant deux miles, juste pour « vérifier mes plaques ». Je n’aurai jamais à devoir payer avant d’être servi. Et je ne serai certainement jamais « arrêté et fouillé au corps ». Je ne paraitrai jamais suspect à vos yeux, à cause d’une et une seule chose. La couleur de ma peau. Je suis blanc.

Je suis né blanc. C’est le hasard du destin. je n’ai pas eu de choix en la matière. Juste la carte tirée au sort. J’ai vécu toute ma vie privilégié. Le privilège d’être né sans un plafond de verre. Privilégié de grandir dans le pays le plus riche du monde. Privilégié de ne jamais paraitre suspect. Je n’ai aucune culpabilité pour la couleur de ma peau ou le privilège que j’ai. Rappelez-vous, ce sont juste des cartes qui sont sortie du jeu du sort. Mais, j’ai beaucoup de choix. J’ai des choix sur la façon dont je joue avec cette main que le destin m’a donné. J’ai beaucoup d’options. La balle est dans mon camp.

Donc, aujourd’hui, j’ai décidé de frapper un coup. Faire un choix. Le choix de me lever pour Trayvon Martin. 17 ans. noir. innocent. assassiné avec un paquet de bonbons et une bouteille de thé glacé dans ses mains. «Suspect». C’est ce que le gars qui l’a tué a dit qu’il paraissait, parce qu’il avait sur lui un sweat-shirt à capuche noir, une paire de jeans et des baskets blanches. Mais, rappelez-vous que j’avais sur moi cette même tenue hier. Et oui mes Air Force Ones étaient « flambant neuves » propre. Après tout, j’ai été élevé dans le hip-hop … une partie de notre code vestimentaire. Bon, je m’égare. Revenons à Trayvon et le quartier résidentiel à Sanford, en Floride, où il rendait visite à son père.

J’ai reçu beaucoup de mails au sujet de Trayvon. J’ai lu beaucoup d’articles. J’ai vu beaucoup de discussion à la télévision. Le message est cohérent. La plupart des commentateurs, des journalistes, témoins, son d’accord. Quelque chose a mal tourné. Trayvon a été assassiné. Profilage racial. Race. L’Éléphant américain qui semble ne jamais quitter la salle. Mais, la partie qui me pose problème à moi, c’est que tous les ceux qui m’ont envoyé des messages sont tous noirs aussi. Je veux dire, il y a deux semaines à peine, presque tous les blancs que je connais twittaient sur la nécessité de capturer un chef de guerre africain (aka KONY) qui tuait des enfants innocents en Ouganda. Et ils ont même pris trente minutes de leurs emploi de temps chargés, pour regarder un film youtube sur le mec. Ils ont acheté des t-shirts, des bracelets, des autocollants. Même Rihanna a tweeté pour prendre position sur le cas Kony. Mais, un enfant américain âgé 17ans seulement, qui est suivi, puis agressé et finalement tué par un patrouilleur de quartier qui se trouve être porteur d’une arme semi-automatique…et mes amis blancs restent calmes. Étrangement calmes. Même pas un mini buzz pour le jeune homme.

Nous avons entendu les appels au 911. Nous avons vu et entendu le jeune témoin de 13 ans. Nous avons lu la lettre du père du tueur présumé. Nous avons écouté la colère de l’avocat de la famille. Nous avons senti la douleur de la mère de Trayvon. Pour l’amour du ciel, pendant 24 heures, il a été un cadavre anonyme à la morgue de l’hôpital parce que même la police ne pouvait pas croire que peut-être qu’il VIVAIT dans ce quartier. Elle n’a même pas fait d’enquête. Il a fallu que son père qui habitait pourtant à quelques mètres seulement du lieu du crime, se mette à la recherche de son fils pour qu’on le retrouve. Il ya encore quelques faits pour comprendre. Il ya encore quelques questions auxquelles il faut répondre. Mais, soyons clairs. Soyons très clair. Avant que l’auto-proclamé surveillant de quartier George Zimmerman, ait commencé à le suivre contre l’avis du répartiteur du 911 qu’il avait appelé. Avant toute altercation. Avant toute proclamation de légitime défense. Avant que les cris d’appels à l’aide de Travyon ne soient entendus sur les enregistrement du 911. Avant qu’une balle mortelle ne le frappe dans la poitrine. Avant tout cela… Il était « suspect ». Il était « suspect ». suspect. Et vous savez comme moi. Ce n’était pas à cause de la capuche ou les jeans ou les baskets. Parce que j’avais encore sur moi cette même tenue hier et personne n’a appelé le 911 en disant qu’un type louche était en train de se promener dans leur quartier. C’est à cause d’une chose et une seule chose. Trayvon est noir.

J’ai donc fait le choix aujourd’hui de dire à mes amis blancs que les droits que je prends pour acquis ne sont valables que si je me bats pour donner à ces mêmes droits à d’autres. Le taxi. Le sac à main. Le restaurant. La voiture de police. La police. Ce sont toutes des choses que je prends pour acquis.

Donc, je me bats pour Trayvon Martin. Je me bats pour Amadou Diallo. Je me bats pour Rodney King. Je me bats pour chaque jeune homme noir qui semble « suspect » à quelqu’un qui pense qu’ils ont le droit de leur enlever la liberté de se promener à travers leur propre quartier. Je me bats contre mes propres stéréotypes et mes propres soupçons. Je me bats pour les personnes dont les ancêtres ont bâti ce pays, littéralement, et qui sont toujours traités comme des citoyens de seconde classe. Être calme n’est pas une option, car nous avons été trop calme pendant trop longtemps.

-Michael Skolnik-Post traduit de l’original en anglais sur Globalgrind.Michael Skolnik est le rédacteur en chef de GlobalGrind.com et le directeur politique de Russell Simmons. Avant cela, Michael était un cinéaste primé. Vous pouvez le suivre sur twitter @MichaelSkolnik

Partager/Share this

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.