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HPN – Les funérailles de Jean Wilbert Elma, 53 ans, qui devaient être chantées ce jeudi matin, ont été renvoyées. Au cours de l’exposition de la dépouille dans une église sise en face de Delmas 101, des membres de sa famille ont constaté des fractures et des blessures sur le corps de la victime qui saignait dans le cercueil.
Les responsables de la morgue dénommée « Les entreprises Funéraires Shalom », où Jean Wilbert Elma a été admis depuis 10 jours, ont été accusés d’avoir tué ce dernier. Scandale. Plus d’un se croyait dans un film de science-fiction avec ce spectacle qui a attiré des centaines de curieux massés devant cette église baptiste.
Après des minutes de discussions entre la famille de la victime et des responsables de la morgue, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Jean Renel Sénatus, s’est invité dans ce dossier insolite. Un fait divers mais qui est monnaie courante dans la société haïtienne. Arrivé sur les lieux, le commissaire, qui était accompagné d’un juge de paix, a ordonné de transporter à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) l’homme de 53 ans qui donnait des signes de vie.
Cependant, un trou a été remarqué sur son front et des brûlures à l’un de ses pieds. « Mon père n’avait aucune blessure ni fracture lorsq’il a été conduit à la morgue. C’est à la morgue qu’on l’a battu », a fait savoir Marie-Marte Elma, la fille de la victime. En fait, Jean Wilbert Elma, selon ses proches, avait été déclaré mort à un hôpital à Delmas 56 avant d’être conduit à la morgue « Les entreprises funéraires Shalom », à la rue de l’Enterrement au centre-ville. Cette pompe funèbre qui ne serait pas dotée de chambre froide a transféré la victime dans une autre morgue dans la zone de Lizon, en plaine. « La famille n’était pas sûre que Elma était mort. Les parents ont demandé une vérification à la morgue, mais le propriétaire a affirmé qu’il était mort. Il a même avancé que si Elma était vivant, l’argent serait remis à la famille. Voilà, ils l’ont battu et blessé à la morgue », a déclaré à HPN Jean Louis, un proche parent.
Visiblement agité, Me Jean Renel Sénatus a partagé les mêmes suspicions que celles des parents de la victime. Le commissaire était à la recherche d’un tel cas. « C’est une bonne occasion de freiner ces pratiques, car ça fait longtemps qu’elles se produisent dans le pays. Nous allons mettre l’action publique en mouvement contre les auteurs et co-auteurs afin qu’ils soient déférés devant la justice », a indiqué le chef du parquet de Port-au-Prince. Chose dite, chose faite. Le commissaire, qui s’est rendu un peu plus tard à la morgue en question, a procédé à l’arrestation du propriétaire et d’au moins quatre employés. Selon Me Sénatus, il y a quelques années de cela, Jocelaine Pierre, une enfant originaire du quartier de Bel-Air, « a été tuée dans cette même morgue ». « Cette morgue sera fermée et tous les complices épinglés », déclare le commissaire du gouvernement.
Une déclaration qui ne plaît pas à des membres de l’association des chauffeurs de corbillard. Ils estiment que sans une autopsie de la victime, le commissaire ne peut pas faire de telles déclarations. Mais le pays compte seulement deux médecins légistes, aujourd’hui. Par ailleurs, les personnes arrêtées ont été conduites au commissariat de Port-au-Prince et seront déférées devant le parquet de Port-au-Prince, ce vendredi.
En ce qui a trait à la victime, son décès a été finalement constaté quelques minutes après son arrivée à l’hôpital. Elle aurait perdu trop de sang. L’on ignore quand les funérailles seront chantées. Pour de bon! Le commissaire du gouvernement a, à la morgue de l’hôpital général, des centaines de dépouilles qui attendent qu’une autopsie les délivrent des servitudes de la justice dans le cadre d’enquêtes.