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La couleur ça compte ? Comment la société américaine perçoit les personnes de couleur

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Si Obama était blanc…
Angaza – Les Américains aiment à classifier les gens en fonction de leurs races. « Lui est noir », « Elle est asiatique » etc. Cela les fait se sentir à l’aise, ça leur donne l’impression qu’ils vous comprennent – même si une grande partie de cette compréhension vient des stéréotypes.
L’identité raciale fait partie de la façon dont les américains perçoivent et appréhendent le monde. Et chaque personne a place dans ce monde. Ainsi donc, ils distinguent clairement :
– Les blancs : venus d’Europe au début des années 1500. Comptant pour  environs 80% de la population.
– Les asiatiques: venus d’Asie vers les années 1800. Comptant pour 4% de la population.

 

– Les hispaniques : mélange d’amérindien et de blanc. Ils ne se distinguent pas par la race, mais la plupart du temps par le fait de parler espagnol ou d’avoir un nom de famille espagnol.
– Les amérindiens: Premiers habitants d’Amérique et venus d’Asie du Nord il y a des millénaires comptant pour 1% de la population américaine.
– Les noirs : venus d’Afrique, à partir des années 1600. La plupart venus comme esclaves. 13% de la population américaine.
Mais, les métis viennent foutre en quelque sorte en l’air cette classification.

Le terme « métis » n’existe pas en Amérique.

 

« En quelque sorte » parce que la mixité raciale existe aux USA depuis bien longtemps. Ca date notamment de la période de l’esclavage où beaucoup de « métis » sont nés de relations entre les esclaves noires et leurs maitres blancs. Ainsi certaines règles « implicites » sont apparues dès cette époque.
La principale règle, et qui perdure jusqu’aujourd’hui, est la règle de la goutte. Tout enfant qui avait une seule goute de sang d’esclave était considéré comme un esclave.
Dans la société américaine d’aujourd’hui, même si vous n’avez qu’en partie des origines noires, vous êtes considéré comme afro américain.Une seule goutte de sang noir suffit pour faire de vous un noir.Le fait est que si vous êtes métis, les Blancs ne vous accepteront pas facilement comme un des leurs, tandis que les Noirs eux le feront aisément. C’est pourquoi des personnes comme Halle Berry, Alicia Keys et Barack Obama se considèrent noirs. Ils ont pourtant chacun une mère blanche et un père noir. Cela fait d’eux des métis, mais ce n’est pas comme ça ils se perçoivent, et ce n’est pas comme ça que l’Amérique les voit. Les divisions raciales sont extrêmes.
Pour les blancs, la seule question est de savoir si vous êtes ou non blanc. Alors qu’ils peuvent favoriser les Noirs à peau claire au détriment de ceux à peau foncée, cela n’empêche qu’ils les considèrent tous comme des noirs.

Le métis vu par lui même et les autres

Mais il arrive souvent qu’un métis soit trop noir pour les blancs et trop blanc pour les noirs. Cela est particulièrement vrai s’ils grandissent dans un environnement majoritairement blanc et donc « agissent en blanc ».
Les métis dans leur adolescence souffrent généralement et sont plus ou moins malheureux, à essayer sans cesse de s’intégrer à l’un ou l’autre des deux mondes. Ils ressentent une certaine pression de « choisir » l’un ou l’autre camp. Mais une fois adultes, la plupart renoncent à essayer de s’intégrer dans les « cases » de la société et s’acceptent dorénavant comme « métis » appartenant aux deux mondes. C’est ainsi que Joakim Noah (de père métis franco-camerounais et de mère blonde suédoise) se fait apeller lui même « le Viking Africain ». De même, dans son autobiographie, Barack Obama raconte sa quête de son identité. Tiraillé entre la culture blanche dans laquelle il a grandi mais fréquentant surtout la communauté noire à l’université, il se construit petit à petit mais ne se sent ni tout-à-fait noir, ni tout-à fait blanc.
Les noirs voient souvent les métis comme des demi-noirs qui nient leur négritude, comme s’ils essayaient de se mettre au-dessus des vrais noirs. Ce n’est pas ce qu’ils essaient de faire. En fait, beaucoup de métis se considèrent simplement comme étant à la fois métis et noirs. Il ne s’agit pas d’haïr leur  négritude, mais leur expérience de la vie est différente. Tout comme il y a une expérience noire ou un expérience blanche, il y a aussi une expérience métisse.
Les Blancs eux voient souvent les métis comme la tendance du futur, comme un signe que le racisme va disparaître, comme si c’est grace à eux (ils sont la preuve) que le racisme est en voie de disparition. C’est une pensée un peu illusoire que les Blancs aiment à croire, car elle leur permet de se rassurer que la page est tournée.

La poursuite du complexe entre noirs…

 

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Les noirs d’autre part, font des différentes nuances de teint une affaire beaucoup plus importante, même au sein des familles.
Certains noirs à la peau foncée pensent que ceux à peau claire ont une vie plus facile et les haïssent pour cela – et pourtant, souhaitent intérieurement être comme eux !

 

Certaines de celles à peau clair d’autre part, sentent leur que noirceur est mise en doute et leur négritude remise en question, même si elles sont victimes de racisme aussi – bien que, oui, certains sont heureux de n’avoir pas la peau si foncée, en quelquefois même aimeraient bronzer un peu plus.

Tout cela a un effet sur la perception qu’ont les blancs des noirs : le blanc c’est bien, le noir est mauvais, et donc la peau claire est meilleure que la peau foncée. C’est une sorte de racisme négro-noir.
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A un certain niveau tout le monde sait qu’une personne à peau claire n’est pas meilleure qu’une personne à peau foncée. Mais à un autre niveau les gens croient ce qu’on leur a dit depuis qu’ils sont enfants de mille manières: que la peau claire est meilleure.
Et, oui, d’une certaine façon, plus on a la peau claire, mieux c’est :
– Des études montrent que les noirs à la peau claire ont un niveau d’éducation plus élevé et gagnent plus d’argent. Certains disent que cela remonte au temps de l’esclavage où les noirs à la peau claire travaillaient comme les esclaves de maison (car ils étaient souvent les enfants illégitimes du maître) tandis que ceux à la peau foncée étaient les esclaves des champs.
– Beaucoup d’hommes (même noirs) préfèrent les femmes à peau claire et aux « bons cheveux » aux peaux foncées et aux cheveux frisés, en dépit de leur service à lèvres à la beauté noire. Beaucoup de noires sont familières des phrases du genre « tu es très jolie pour une fille à la peau foncée. »
Mais gardez à l’esprit que le colorisme peut marcher dans les deux sens : parfois, les noirs à peau claire noirs grandissent en s’entendant sans cesse répéter qu’il ne sont pas « assez noirs ».
Mais malgré des survivances, le racisme classique, hiérarchisant les groupes humains selon la couleur de peau a globalement reculé. Il a perdu toute légitimité scientifique, et, depuis 1945, est condamné universellement. Seulement, nous sommes passés d’un racisme biologique ou bio-racial à un néo-racisme culturel, qui consiste à « absolutiser » et rendre « essentielles » les différences culturelles (notamment les différences religieuses), pour en faire de nouveaux marqueurs d’altérité radicale ou d’infériorité irrémédiable.
Aujourd’hui donc, les quelques goutes de sang ne sont plus les seuls responsables du fléau ambiant que représente le racisme.
Cliquez sur la fleche pour jouer la video

 

 

 
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