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Caracol : nouvel Eldorado des travailleurs haïtiens

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Le Parc industriel de Caracol (PIC) est officiellement ouvert. En grande pompe. Trois chefs d’État, nouveau et anciens, dont deux haïtiens et un américain (René Préval, Michel Martelly, et Bill Clinton) ont assisté à la cérémonie d’ouverture. Considéré comme le nouvel Eldorado des travailleurs haïtiens, ce Parc devra, selon les vœux du gouvernement, favoriser la relance économique du pays. Il répond également à une promesse de campagne inscrite en grande lettre dans les priorités de l’équipe Rose : L’emploi.

Le Pic, c’est un projet ambitieux. Le plus grand du genre jamais élaboré dans la Caraïbe. Il sera réalisé sur 252 hectares et coûtera environ 224 millions de dollars américains. Des fonds qui proviendront pour la plupart de la Banque inter-américaine de développement(BID), du gouvernement haïtien et des États-Unis. Dans la première phase de la construction qui vient d’être inaugurée, environ 700 techniciens, dont 30% de femmes, ont pu trouver un emploi. La BID disposerait déjà, pour soutenir la deuxième phase de construction du Parc, d’une enveloppe de 55 millions de dollars US, a annoncé Alberto Luis Moreno.

Cinq entreprises nationales et quatre internationales sont impliquées dans la réalisation de ce projet qui devra se terminer dans 4 ans. À termes, le Pic doit fournir environ 65 mille emplois aux travailleurs haïtiens. Le plus grand pourvoyeur étant l’entreprise sud coréenne SAE-A. elle offrira plus de vingt mille nouveaux jobs à la fin de la construction de ses locaux.
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Cette entreprise, la première à s’installer dans le parc, travaille dans le textile et la sous-traitance. Elle est la première à lancer sa production dans le parc. Déjà, 1050 ouvriers monnayent leur talent dans le premier hangar érigé par cette entreprise. Onze autres devront suivre dans les prochains 4 ans. Chacun devra avoir une capacité d’accueil de 1500 employés.

La deuxième entreprise à s’installer dans le parc est « Peinture Caraïbe ». La seule entreprise haïtienne. À travers son usine qui devra, selon les précisions de son PDG, Pierre Yves Gardère, franchir un palier et produire pour l’exportation, emploiera 300 ouvriers dans les années à venir. Déjà 160 sont embauchés. L’entreprise ouvrira ses portes et débutera ses activités de production à la mi-novembre.


La question du salaire minimum, qui a été l’une des plus grandes préoccupations des travailleurs et autres secteurs de la vie nationale, ne serait pas un problème au Pic. Toutes les entreprises qui ont déjà débuté avec les embauchages, paieront les 200 gourdes prévues dans cette loi. C’est déjà le cas pour SAE-A qui dit payer le minimum à ses employés qui sont en période de rodage. Ceux-ci ne bénéficieront des dispositions relatives au quota qu’après six mois. Peinture Caraïbe, pour sa part, dit payer plus de deux cents gourdes à ses employés vu que ceux-ci sont des ouvriers qualifiés.

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Deux cafétérias de 1600 mètres carrés seront également construites afin d’offrir un espace décent de réfection. Une résidence hôtelière de 46 chambres a été édifiée au cours des trois derniers mois. Elle est destinée à accueillir les consultants et clients qui sont de passage dans le Parc. D’autres constructions, qui serviront de résidence aux employés, seront érigées dans les prochaines années.

Intégrer la communauté est vitale dans tous projets de développement. Aussi, les habitants de la région bénéficieront de l’électricité produite à l’intérieur du PIC. Plus de 100 mille personnes pourront disposer du courant électrique grâce à un central de 10 mégawatts installé pour faire fonctionner le parc.

Et l’environnement…
The Largest Industrial Park in the Caribbean and Central America
Le sujet qui fâche est la pollution et les impacts environnementaux. Une étude menée par Koios Associates avait relevé des risques énormes pour l’écosystème de la région. Cependant, les autorités et autres responsables minimisent et expliquent que le Pic ne constitue nullement une menace pour l’environnement. Une usine de traitement des eaux usées sera construite d’ici à 2013, ont-ils annoncé. Les eaux qui seront utilisées dans les enceintes du parc seront traitées. Une partie sera recyclée et l’autre partie rejetée. Pourtant, le rapport de la firme KOIOS International qui a réalisé un audit environnemental avant le début des travaux de construction du PIC, fait état de nombreux facteurs de nuisance à l’environnement de la région et notamment à la baie de Caracol. L’étude d’impact a révélé que les conséquences seraient néfastes en fonction de la pollution grandissante qui résultera des industries implantées dans le parc. Les eaux de drainages qui seront utilisées par la Centrale électrique, bien que les autorités s’en défendent, se déverseraient et détruiraient la baie, réputée d’être un écosystème côtier unique, productif et précieux.
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Hormis ces eaux, d’autres facteurs liés au développement du parc, révélés par l’enquête de KOIOS, pourraient mettre en péril cet écosystème. Des pertes permanentes de terres agricoles ; Perturbation temporaire de la couche arable pendant la période de construction ; Perturbation potentielle des berges de la rivière sur le site ; Blocage temporaire (potentiellement permanent) du corridor de transit naturel pour la faune le long de la rivière Trou-du-Nord, ainsi que l’affectation du paysage par la présence de bâtiments industriels de grandes dimensions dans un milieu rural, sont parmi les problèmes auxquels les responsables doivent trouver une solution, sans compter les rares coraux et les mangroves qui représentent des richesses innommables pour le pays qui seront peut-être détruits.

L’explosion démographique et la formation de bidonvilles sont d’autres facteurs qui pourraient influer sur l’équilibre de la région. Déjà, les maisonnettes construites pour accueillir les travailleurs ouvrent la voie au pullulement des constructions anarchiques, tant elles paraissent inappropriées, ont exprimé certains critiques.

Un fonds pour prévenir les impacts devaient être tenus au ministère de l’Environnement afin d’atténuer les risques. Aucune information n’avait circulé autour de ce dossier jusqu’à ce qu’Alberto Luis Moreno, responsable de la Banque Inter-américaine de Développement, ait refait l’annonce lors de l’ouverture du Parc. Les experts de KOIOS l’avaient estimé à 10 millions de dollars.

                                         

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