Agence France-Presse
New York
L’ONU a lancé mardi un appel de fonds de 2,2 milliards de dollars afin de financer une campagne pour éradiquer une épidémie de choléra en Haïti dont l’origine a été attribuée par des experts à des Casques bleus de l’ONU.
Cette campagne d’une durée de dix ans sera centrée à 70% sur l’amélioration des conditions sanitaires et la fourniture d’eau potable mais l’ONU utilisera aussi une nouvelle méthode orale de vaccination, a indiqué le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
Haïti aura besoin de 500 millions de dollars dans les deux années à venir, a précisé M. Ban. Des fonds déjà existants d’un total de 215 millions de dollars seront utilisés pour cette campagne, auxquels les Nations unies ajouteront 23,5 millions.
L’ONU a déjà consacré jusqu’à présent 118 millions de dollars à la lutte contre le choléra en Haïti et va mobiliser des financements supplémentaires.
Avec 7750 morts et plus de 620 000 personnes infectées depuis le début de l’épidémie en octobre 2010, le choléra «a ajouté de lourdes souffrances à un pays qui se relève de la catastrophe naturelle la plus grave» de son histoire, a souligné M. Ban.
Une étude publiée par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies a conclu que le choléra avait été introduit à Haïti par les Casques bleus népalais stationnés dans le pays. Cinq mille personnes, victimes du choléra en Haïti, exigent des Nations unies des centaines de millions de dollars de compensations.
Le premier ministre haïtien Laurent Lamothe a réaffirmé à cette occasion «la volonté politique du gouvernement haïtien de faire son possible pour éradiquer le choléra dans le pays». Il n’a pas fait allusion aux accusations brandies contre les Casques bleus.
«Le choléra nous a frappé durement mais avec la solidarité du reste du monde, Haïti peut le surmonter et le fera», a-t-il ajouté.
Le coordinateur humanitaire de l’ONU en Haïti Nigel Fisher a fait valoir une forte baisse des nouveaux cas de choléra, qui ont atteint 117 000 depuis le début de l’année dont 850 sont décédés. Il a réfusé lui aussi de parler de la mise en cause des Casques bleus, arguant que l’affaire était entre les mains des avocats de l’ONU.