Cette troisième hospitalisation (si l’on exclut un séjour de 24 heures pour des examens de routine en mars) depuis décembre 2012 du premier président noir sud-africain a suscité des milliers de messages de soutien du monde entier et de ses compatriotes qui semblent cependant s’habituer à l’idée qu’il devra les quitter un jour prochain.
«Ce matin son état s’est détérioré et il a été transféré dans un hôpital de Pretoria. Son état est toujours préoccupant, mais stable», a indiqué la présidence.
Dans une interview à l’AFP-TV, le porte-parole de la présidence Mac Maharaj a précisé: «C’est une infection pulmonaire, une pneumonie, qui affecte beaucoup de choses dont la respiration. Mais les médecins m’ont dit qu’il respirait sans assistance, donc je pense que c’est un signe positif».
Le lieu exact de son hospitalisation n’a pas été dévoilé, mais les journalistes se sont regroupés à l’extérieur de l’établissement où il avait été traité lors de son dernier séjour à l’hôpital.
Peu après 16 h 00, une ambulance escortée de plusieurs voitures à gyrophare en est sortie, et la police a bloqué la route derrière le convoi pour empêcher la presse de le prendre en chasse.
Mais la présidence s’est refusée à commenter les spéculations sur la présence de Mandela dans cet hôpital et sur son possible transfert vers un autre établissement.
Selon M. Maharaj, Nelson Mandela était déjà traité depuis quelques jours à domicile, «mais très tôt ce matin (samedi), vers 1h30, son état s’est aggravé au point qu’il a été considéré comme nécessaire de l’hospitaliser», a-t-il dit, avant d’ajouter: «Madiba est un combattant, et à cet âge, aussi longtemps qu’il se battra, il ira bien».
Interrogé sur les inquiétudes pour la vie de Nelson Mandela, M. Maharaj a relativisé.
«Au début (lors des hospitalisations précédents ndlr) nous étions très anxieux, cette fois, notre anxiété est tempérée par une certaine compréhension de son âge et de sa fragilité (…) Nous n’avons pas besoin d’être trop inquiets, nous avons juste besoin de continuer à réfléchir à la façon dont sa vie a fait de nous des gens meilleurs».
Une forme de fatalisme
Cette forme de fatalisme se reflétait dans les commentaires innombrables sur les réseaux sociaux, où nombre de gens demandaient simplement qu’on laisse en paix un très vieil homme qui a atteint la limite de sa vie.
«Je crois que nous devons simplement accepter que Mandela est vieux et qu’il va bientôt nous quitter», a sobrement commenté Malunga Mbokodi, 62 ans, un habitant de Qunu, le village de Mandela dans la province du Cap oriental, cité par l’agence Sapa.
Sur Twitter, Natt Turner résumait une opinion très largement partagée en lançant: «La vie continue, nous devons accepter que nous partirons tous un jour. Personne n’est immortel, même pas Madiba, avec tout mon respect…»
Dès l’annonce de son hospitalisation, les messages de soutien ont commencé à affluer, venus des partis politiques et corps constitués, mais aussi, par milliers, des anonymes sur les réseaux sociaux.
«Mes pensées sont avec Nelson Mandela, hospitalisé à Pretoria», a tweeté le premier ministre britannique David Cameron.
Parmi les anonymes, les messages d’encouragement et d’amour étaient très majoritaires: «(@frenchclare) Tiens bon Madiba, nous avons besoin que ton âme lumineuse brille encore et encore sur ce monde amer. Nous t’aimons».
L’ANC, l’ancien parti de Mandela, toujours au pouvoir en Afrique du Sud, a appelé le monde à s’associer aux prières des Sud-Africains: «Nous allons garder le président Mandela et sa famille dans nos pensées et nos prières et appeler les Sud-Africains et les citoyens du monde entier à faire de même pour notre bien-aimé homme d’État et icône, Madiba».
Madiba, comme l’appellent affectueusement ses compatriotes, doit fêter ses 95 ans le 18 juillet. Il est apparu très affaibli sur les dernières images de lui qui ont filtré fin avril, à l’occasion d’une visite à son domicile des plus hauts dirigeants du pays.
Le héros de la lutte contre le régime ségrégationniste de l’apartheid avait été hospitalisé pour la dernière fois fin mars début avril, pendant dix jours, également pour une infection pulmonaire récurrente, probablement liée aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap.
Mandela, bien que totalement retiré de la vie publique depuis des années, n’en reste pas moins vénéré par tout un peuple, pour avoir réussi à éviter une explosion de violence raciale lors du passage entre le régime ségrégationniste et la démocratie en 1994.
Cette transition réussie lui a valu le prix Nobel de la paix en 1993, partagé avec le dernier président de l’apartheid, Frederik De Klerk.
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