Petrocaribe : Un huitième sommet qui plait aux autorités haïtiennes
Source : Michel Martelly’s Facebook page
Le président de la République, Michel Joseph Martelly et le chef du gouvernement, Laurent Salvador Lamothe, ont participé les 28 et 29 juin 2013, à Managua, au huitième sommet du programme Petrocaribe. Au terme de ce sommet, plusieurs grandes décisions ont été prises. Haïti, suivant le vœu de ses représentants, va intégrer la Zone économique PetroCaribe (ZEP). La République bolivarienne, à travers ce sommet, a essayé d’inciter les pays membres à renforcer leur production nationale afin qu’ils puissent, en nature, rembourser leurs dettes. Aussi, leur demande-t-elle, de concentrer leurs efforts au renforcement des échanges dans le transport régional, la communication, l’agriculture, le tourisme et les projets de services sociaux.
Dans le Petrocaribe, la dette d’Haïti s’élève à près d’un milliard de dollars. Grâce à ce programme, plusieurs grands projets ont pu être exécutés. Les autorités d’Haïti, notamment le Premier ministre, ne cessent de faire l’éloge de ce grand programme. Quelques jours avant le sommet, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, avait effectué une visite éclair dans le pays, au cours de laquelle il a réitéré l’attachement de son pays à Haïti. Ainsi, de jour en jour, les liens que tissent les pays membres, deviennent de plus en plus solides. La zone économique Petrocaribe que prône M. Maduro en est une preuve irréfutable. Selon Michel Martelly, le Petrocaribe, même avec la mise en œuvre de la ZEP, ne se limite pas dans l’échange des denrées contre le pétrole avec le Venezuela, mais aussi d’un échange entre l’ensemble des pays membres de la Zone.
Par ailleurs, le huitième sommet s’est tenu dans une ambiance de renforcement. Le Président vénézuélien n’a pas caché sa satisfaction. Le Petrocaribe, reconnait-il, est une garantie de la stabilité économique des pays membres. « Il est devenu la base de l’union économique et sociale des 18 pays avec lesquels nous construisons cette formule de coopération, de solidarité et de fraternité » s’est félicité le successeur d’Hugo Chavez.
Si l’on en croit les propos du chef de l’État, le pays est prêt à intégrer la ZEP. Le chef de l’État ne veut pas rater, sous aucune forme, une opportunité pareille. Il est certain, dit-il, qu’Haïti en tirera son épingle du jeu. Il se dit déterminé à développer des filières agricoles afin que le pays puisse échanger avec les autres pays de la région. À cet effet, des structures, dit-il, sont en train d’être mises en place. « Actuellement, avec le ministère de l’Agriculture nous sommes en train d’identifier des filières », a-t-il déclaré.
Abondant dans le même sens, le Premier ministre Laurent Lamothe, a expliqué que la proposition du Venezuela de recevoir des produits alimentaires en guise de paiement de la dette, permettra à Haïti d’investir dans le secteur agricole en garantissant aux agriculteurs l’achat de leurs produits. Néanmoins, le chef du gouvernement ne perd pas la tête. Il reste plutôt réaliste. Aussi, affirme-t-il, le pays n’est pas encore prêt pour de tels échanges. Toutefois, comme à l’accoutumé, il reste confiant. Mobiliser son équipe dans une aventure constitue l’essence de ses promesses. Tout le monde, dit-il, va se mettre au travail afin de produire pour l’exportation. « Cela va générer des emplois dans le pays et donnera un nouvel élan à l’économie et au secteur paysan » a-t-il poursuivi.
La République bolivarienne recevra des produits alimentaires, notamment des denrées agricoles en guise de paiement des produits pétroliers. Cependant, l’investissement public et privé dans les infrastructures agricoles du pays constitue un handicap majeur pour agriculteurs et cultivateurs. Avec la mise en place de la Zone économique Petrocaribe, les autorités haïtiennes vont devoir investir dans ce secteur. Dans la Région, un cinquième des populations travaillent la terre. Le Bureau de monétisation qui gère les fonds du programme, va devoir donner la primauté à l’agriculture dans ses investissements. Ainsi, selon le Premier ministre haïtien, plusieurs milliers d’emplois vont être créés.
Au cours des cinq dernières années, l’aide du Venezuela a été fondamentale pour Haïti. À travers cette nouvelle composante, elle l’est plus encore. C’est une manne inespérée. 94% des investissements publics en Haïti, sont financés par l’aide du fonds Petrocaribe.
Jose Flécher