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« Pour mémoire » par Serge Moise

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Serge Moise

« Un peuple qui ne connaît pas son histoire n’a pas d’identité » 
                                      François Mitterrand.


        Dans notre perpétuelle quête de vérité, nous nous méfions des versions alambiquées afin de mieux comprendre les faits événementiels de notre histoire du début à nos jours.
        Après la chute du général-président Paul Eugène Magloire, « kanson fè », pour ses admirateurs, pour les mêmes raisons d’ailleurs qu’il avait évoquées afin de justifier son coup de force contre l’illustre et progressiste Dumarsais Estimé, va débuter la descente aux enfers pour la première république nègre de l’hémisphère sud.


Paul Eugène Magloire
        En effet, selon la petite histoire, si les élections s’étaient déroulées de manière libre, honnête et crédible, le candidat Louis Déjoie, agronome de son état et sénateur de la république aurait été le choix du peuple à l’époque.
        Hélas, toujours selon la petite histoire, les seules élections libres, honnêtes et crédibles, au second degré ou au suffrage universel qui se soient réalisées au pays demeurent celles de mil neuf cent quatre-vingt dix.
        Mais nous n’en sommes pas encore là. Le général-président, après un mandat plutôt terne, empêché de se succéder à lui-même comme il le souhaitait et forcé à l’exil, laissera le pays tel un cigare allumé à ses deux bouts, c’est-à-dire en pleine pagaille.


Thomas Désulmé

        Les grands ténors : Clément Jumelle, ministre des finances sortant, Thomas Désulmé, industriel et homme politique, l’agronome Louis Déjoie, sénateur de la république,  Jean David agronome lui aussi et ex sénateur de la république, François Duvalier médecin et ex grand commis de l’État, le professeur Daniel Fignolé, fondateur du (MOP), Mouvement Ouvrier Paysan qui sera piégé à travers une présidence provisoire de dix-neuf jours et éjecté du pouvoir en ces termes « ti coq ou kk » et l’ingénieur Fénelon  Alphonse qui voulait construire le pont devant relier l’île de la Gonâve à Port-au-Prince la capitale, histoire de développer le tourisme national,  partirent tous à la conquête du précieux fauteuil présidentiel.


Daniel Fignolé embarquant pour l’exil

        
Les dés n’étant pas encore pipés, chacun y allait du mieux qu’il le pouvait, dans la bonne tradition folklorique de nos singulières joutes électorales. Le tout se déroulant sous le regard apparemment  distant de la grande muette et de cette main toujours invisible  mais certainement présente.
        Véritables jeux de coquins dans la république des copains, les plus futés finissent toujours par l’emporter. Ainsi s’est façonné notre parcours qui donne à notre histoire l’image d’une suite d’échecs successifs que nous refusons d’admettre par pudibonderie pure et simple, mais nul n’est vraiment dupe.
        Dans le camp des « estimistes » plusieurs prétendants au trône s’agitaient avec fébrilité jusqu’à la compromission suivante qui s’inscrit dans notre culture politique de tout temps :
        « La présidence de doublure! »


Dumarsais Estimé

        Les fins stratèges qui se réclamaient de la doctrine d’Éstimé au lendemain du mouvement dit de quarante-six, devant la popularité évidente du candidat Louis Déjoie, prônant la politique de la terre, la seule, la vraie, se rendirent compte que faute d’un front commun, ils allaient certes mordre la poussière. Ils convinrent donc d’une approche qui allait réussir mais au détriment de leurs propres personnes, de leurs familles et du pays tout entier.
        Ils s’entendirent pour catapulter François Duvalier, le timide médecin de campagne qui ne payait pas de mine, avec très peu d’expérience politique et qui allait donc se laisser manipuler en se faisant dicter la marche à suivre et qui ne serait qu’un chef de façade.
        Doc serait donc le bon petit président de doublure, laissant les choses sérieuses aux ténors de la chose publique et qui se ferait éjecter au moment jugé utile et nécessaire. Mal leur en prit, car la voix nasillarde et la posture très humble n’étaient que roublardise et fourberie.


Louis Déjoie

        La grande muette joua si bien sa partition que le tout se passa presque sans anicroche et le vingt deux septembre mil neuf cent cinquante-sept s’ouvrait l’ère de l’obscurantisme à son comble dont les effets pervers se font ressentir aujourd’hui encore, les doublants s’étant faits doubler et de belle façon!
        De quarante-six à cinquante, nous avons connu la lumière, de cinquante à cinquante-six, la pénombre et de cinquante-sept à nos jours, sauf pour de rares éclaircies nous évoluons en pleins ténèbres. « Nagé pou n sòti »


Clément Jumelle

        Et comme le disait si bien Winston Churchill, « Un peuple qui oublie son passé est condamné à le revivre »
        En mil neuf cent quatre-vingt dix, soit à peine une trentaine d’années plus tard, le rideau allait se lever sur un scénario similaire, le contexte n’était pas le même, les acteurs non plus, évidemment, mais les motivations et les résultats dans l’ensemble les mêmes. Ce qui tendrait à confirmer que « les mêmes causes dans les mêmes conditions produisent les mêmes effets ».


Jean-Bertrand Aristide

        Sauf erreur, le directoire du FNCD avait désigné le professeur Victor Benoît comme porte étendard pour les élections en perspective. Toutefois, les velléités de l’ancien homme-fort du régime déchu, ex ministre de l’intérieur, vigoureux et bourré d’expérience,  inquiéta  sérieusement inquiété la classe politique Cette dernière, à la suite de tractations au plus haut niveau, décida de changer monture et le professeur Benoît dût céder la place au prêtre des bidonvilles, sans expérience de la res publica lui non plus, et qui n’aurait d’autre choix que de se laisser mener par le bout du nez.


Jean-Claude Duvalier

        Le sieur Jean-Bertrand Aristide ne l’entendit point de cette oreille et tapa très tôt du pied, mais pas du meilleur, et l’on en connaît la suite
        Monsieur René Préval, le plus fin matois des politicards nationaux a de son côté complété ses deux mandats respectifs avec rallonge de surcroît. Il n’y a pas à dire, le mec a la bosse des affaires. Chapeau René!


Rene Préval

        Nos spécialistes en sciences-politiques, nos mandarins nationaux peuvent-ils nous expliquer, comment et pourquoi en deux mille onze, pour la troisième fois en un quart de siècle d’histoire, le candidat qui a eu la candeur d’avouer publiquement n’avoir  aucun bagage pour occuper une telle fonction, est finalement celui qui sera élu. Il ne lit pas et n’écoute même pas les émissions de radio traitant d’affaires publiques a-t-il déclaré plus d’une fois. Et à ceux qui lui reprochaient ses lacunes intellectuelle : En quoi les « douzeplômes » ont-ils été utiles, avait-il demandé à la population, en guise de réaction. Et tout comme en mil neuf cent quatre-vingt dix, il se trouvait des thuriféraires pour répéter : Il suffit qu’il soit bien encadré et tout ira bien. Dix ans après, c’était la même rengaine!
        En conclusion, nous saurions gré d’obtenir des nantis du savoir, les vrais, pas nos spectaculaires « P-H-D », quelques explications claires nettes et précises, quant à la répétition en si peu de temps de ces mêmes erreurs. S’agirait-il d’une carence, d’une déviance ou d’une pathologie collective?

                                                                           SHM av.


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