L’incident est survenu à Potiskum, dans l’État de Yobe. Le bilan des morts pourrait grimper puisque certaines personnes ont été grièvement blessées. Les différents responsables avaient des bilans et des récits divergents de l’incident.
Les violences ont commencé mercredi. Selon des témoins, des voleurs armés ont ouvert le feu dans un marché de Potiskum, une ville située à 575 kilomètres de la capitale nigériane, Abuja. Trois personnes ont été tuées dans la fusillade, qui a pris fin quand les assaillants se sont retrouvés à court de munitions, ont raconté des témoins.
Tous les assaillants se sont enfuis, sauf un. Des citoyens rassemblés dans le marché se sont alors mis à frapper le voleur resté derrière, avant de l’asperger d’essence et de mettre le feu.
Alors que le marché s’apprêtait à fermer pour la nuit, les assaillants sont revenus et ont mis le feu à des enclos à bétail et des véhicules garés autour. Jeudi matin, il ne restait plus que les carrosseries calcinées des voitures et les cendres fumantes des enclos. Des animaux morts, apparemment tués à la machette par les assaillants, jonchaient le sol.
L’hôpital général de Potiskum, le seul établissement médical d’importance dans la ville, a indiqué avoir reçu les corps de 34 victimes de l’attaque.
Un journaliste de l’Associated Press a vu une douzaine de corps calcinés alignés dans une morgue en plein air. Des proches endeuillés et des curieux étaient rassemblés près de la morgue pour voir les corps.
Un porte-parole de la Croix-Rouge nigériane, Nwakpa O. Nwakpa, a déclaré qu’au moins 33 personnes avaient été blessées dans l’attaque et avaient besoin d’un suivi médical.
Le porte-parole de la police de l’État de Yobe, Toyin Gbadegeshin, a déclaré que le bilan des victimes pourrait augmenter parce que plusieurs blessés sont dans un état grave.
Mais une certaine confusion entoure le nombre de personnes tuées dans l’incident. Un porte-parole du gouverneur de l’État de Yobe a déclaré qu’au moins 60 personnes avaient perdu la vie.
M. Nwakpa a indiqué que la Croix-Rouge ne publierait pas de bilan des victimes.
Les forces de sécurité nigérianes ont souvent tendance à diminuer le bilan des victimes pour minimiser la gravité d’une attaque, tandis que les politiciens et les militants donnent des bilans plus élevés pour obtenir plus de ressources pour les secours et plus de financement gouvernemental.
M. Gbadegeshin, le chef de la police, a blâmé la secte islamiste Boko Haram pour l’attaque. Mais des témoins ont déclaré que le voleur brûlé vif par la foule avait crié en langue igbo, qui est la langue des chrétiens du sud-est du Nigeria.