(New Jersey) Inondés, plongés dans le noir et coupés du reste du monde, les habitants des îles côtières du New Jersey ont commencé à fuir les dommages causés parSandy. Après avoir été laissés à eux-mêmes durant trois jours, les citoyens qui avaient sous-estimé l’ampleur de la supertempête en bravant l’ordre d’évacuation obligatoire ont pu enfin être secourus aujourd’hui par les équipes d’urgence.
La route reliant l’île de Seaside à la ville de Toms River s’est transformée en rivière à perte de vue, un bateau échoué sur son flanc à l’horizon.
Des camions surélevés se sont affairés à faire la navette sur le pont d’eau pour permettre aux secouristes d’accéder à la zone inondée où vit près de 30 000 personnes. Pompiers et policiers ont ensuite dû naviguer à travers les rues fantôme de la ville dans de petites embarcations.
Quelques centaines de personnes ont ainsi pu être secourues de l’île de Seaside, arrivant sur la terre ferme souvent en pyjama et avec comme seule possession un ou deux sacs de vidanges remplis d’effets personnels. Parmi les rescapés, plusieurs personnes âgées, qui ont immédiatement été transportées en ambulance.
Les secouristes ont retrouvé Julie et Damon Burr alors qu’ils marchaient dans les rues, l’eau à la hauteur de la taille. Ils tentaient de regagner la terre ferme par eux-mêmes. «C’est absolument terrible là-bas», a laissé tomber Julie Burr en débarquant du camion. «Il était impensable pour nous de rester. Je ne pense pas qu’on aurait pu survivre dans cet état très longtemps, en y repensant, nous avons été chanceux d’être aussi rapidement repérés par les secouristes», a-t-elle ajouté, son petit chien Lola frissonnant sous son bras.
L’île de Seaside est notoire puisqu’on y tourne depuis plusieurs années Jersey Shore, la téléréalité la plus célèbre aux États-Unis. Kelly et Lorrie pourraient sans conteste faire partie de la distribution, avec leur look clinquant et leurs ensembles de jogging moulants. L’oeil de la tempête Sandy a touché lundi vers 20h00 à Atlantic City, soit environ 50 km plus au sud. Mais ses effets se sont fait sentir bien avant. L’histoire rocambolesque des colocataires en témoigne.
«Nous avons organisé un party ouragan Sandy à la maison avec sept de nos amis. Mais quand nous avons perdu l’électricité vers 17h00 et que l’eau a commencé à entrer dans la maison. On a eu peur et nous sommes tous foncé vers le pont en mini-van», a expliqué Kelly.
«Mais il était inondé», a renchérit Kelly. «En rebroussant chemin, nous avons eu une crevaison. Nous avons réussi à nous réfugier de justesse dans un hôtel avant le plus fort de la tempête. Mais vers minuit, l’eau est rentrée de plein fouet dans notre chambre d’hôtel. Le premier étage a été complètement enseveli sous l’eau, comme dans le film Titanic!»
Deux autres évacués, Anne Szymczak, 92 ans, et Eddy Szymczak, 87 ans, ont raconté qu’ils n’avaient jamais vu la nature se déchainer aussi violemment de leur vie. «La dernière fois que l’océan et la baie se sont rencontrés c’était en 1955, mais ce n’était rien comparé à Sandy», a affirmé la minuscule dame au visage souriant et ridé. «L’eau est entrée de façon torrentielle dans la maison en moins de 5 minutes. C’était l’un des moments les plus impressionnants de ma vie.»
haitiinfos1804@gmail.com