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Liliane Pierre-Paul dénonce l’«intimidation» du juge Lamarre Bélizaire

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La journaliste vedette et directrice de programmation de Radio Kiskeya n’y va pas par quatre chemins. La sommation du juge instructeur Lamarre Bélizaire l’accusant d’avoir rapporté une fausse information contre lui s’inscrit dans le cadre d’une manoeuvre déloyale visant à l’intimider. « C’est de l’intimidation. Un acte visant à nous porter à nous taire », a-t-elle lancé mardi sur les ondes de Radio Magik 9. Liliane Pierre-Paul reçoit le soutien de plusieurs organisations de la société civile.

Le Nouvelliste – Liliane Pierre-Paul croit que la décision du juge Lamarre Bélizaire, qui aurait la bénédiction du pouvoir exécutif, n’est que le début d’une campagne de persécutions mise en oeuvre contre elle et la radio qu’elle dirige. « Mais ils ne pourront pas nous intimider. On en a vu d’autres », dit celle qui a connu l’enfer sous le régime des Duvalier.
Lundi, le juge Lamarre Bélizaire a adressé une correspondance au doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, Me Raymond Jean-Michel, lui demandant d’ordonner à Radio Kiskeya de donner une copie de la décision qu’aurait prise le bâtonnier de Port-au-Prince, non signifiée au juge et juge d’instruction Lamarre Bélizaire et lue par la journaliste vedette, madame Liliane Pierre-Paul, dans l’une de ses éditions de nouvelles. « La prétendue décision n’a jamais été parvenue à sa connaissance, ce qui laisserait croire qu’il s’agit d’une décision imaginaire, inexistante, une manoeuvre déloyale tendant à salir l’image du magistrat et qui, sans l’ombre d’un doute, s’assimile à un outrage à la magistrature, fait prévu et puni par le Code pénal haïtien en ses articles 183, 184 et suivants », lit-on dans la requête du juge au doyen. « Nous avons déjà interjeté appel », a fait savoir la journaliste. Rapportant les avis techniques de Me Samuel Madistin, son avocat personnel et défenseur également de la radio, Mme Pierre-Paul estime que le doyen aurait dû déclarer le dossier irrecevable à cause de nombreuses irrégularités. « Un journaliste n’a pas l’autorité légale pour certifier un document conforme; il n’est non plus indiqué nulle part la partie qui va couvrir les frais pour la certification et son transport; l’ordonnance n’a donné aucune précision concernant la date ni l’heure de la diffusion de l’information en question… », a entre autres souligné Liliane Pierre-Paul, faisant remarquer qu’il n’y a pas lieu non plus de parler d’ « outrage à la magistrature » comme c’est indiqué dans la requête du juge. Peut-être qu’il aurait pu avancer la notion de diffamation. Et dans ce cas, renchérit-elle, la loi indique ce qui doit être fait. La présidente de l’Association nationale des médias haïtiens ne digère pas le fait que la première réaction du juge a été de les sommer, elle et la radio. La résolution existe bel et bien Contacté par l’équipe de Panel Magik, Me Stanley Gaston, secrétaire du barreau de Port-au-Prince, a confirmé l’existence d’une résolution contre le juge controversé Lamarre Bélizaire. Accroché aux principes de confidence concernant les décisions prises par le conseil de discipline du barreau à l’encontre de ses membres, l’homme de loi n’avait pas voulu révéler l’essence de cette résolution, malgré l’insistance du journaliste Robenson Geffrard. Liliane Pierre-Paul rappelle avoir lu dans l’une de ses éditions de nouvelles que le conseil de discipline du barreau de Port-au-Prince, réuni en date du 12 septembre, avait décidé de rayer de la liste de ses membres le nom de Me Lamarre Bélizaire pendant dix ans. Cette décision prise à cause du comportement du concerné dans le cadre de l’affaire d’André Michel contre lequel il a décerné un mandat d’amener, sera effective automatiquement qu’il ne sera plus juge, a-t-elle confirmé, en se référant à des sources dignes de confiance.

La directrice de programmation de Radio Kiskeya assimile la démarche du juge instructeur à une tentative visant à la forcer à révéler ses sources et du coup à museler la presse. Le journaliste n’a pas à révéler ses sources d’information, dit-elle, avant de préciser que ce droit est garanti par la Constitution de 1987 et l’article 13 de la Convention interaméricaine des droits de l’homme, ratifiée par Haïti. M. Lamarre Bélizaire aurait pu s’adresser au barreau de Port-au-Prince pour confirmer l’information concernant la sanction qui a été prise contre lui, martèle Liliane Pierre-Paul, convaincue de l’intention du juge de l’intimider et de bâillonner la liberté de la presse. Liliane peut compter sur la POHDH, la CE-JILAP et le RNDDH « Le juge Lamarre Bélizaire, au lieu de s’adresser à l’ordre auquel il appartient, a préféré s’attaquer à la station pour avoir diffusé l’information, et à la journaliste vedette de la station, madame Liliane Pierre-Paul, qui est aussi la présidente de l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) », a dénoncé ces organisations de défense des droits humains dans un communiqué. Elles jugent inacceptables « ces manoeuvres d’intimidation exercées contre la Radio Télé Kiskeya et la journaliste Liliane Pierre-Paul par le juge Lamarre Bélizaire. La POHDH, la CE-JILAP et le RNDDH rappellent que le juge Lamarre Bélizaire, nommé de manière illégale par le pouvoir en place, est décrié par l’opinion publique en raison du fait qu’en violation flagrante des lois républicaines, il agit servilement dans l’intérêt du pouvoir exécutif au sein du système judiciaire. De plus, ses accointances politiques le portent à se considérer comme étant au-dessus de la loi et de la justice. Il fait cependant l’objet d’une plainte au niveau du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). » Pour le secrétaire général de l’Association des journalistes haïtiens (AJH), Jacques Desrosiers, la requête du juge Lamarre Bélizaire fait partie de la stratégie du pouvoir pour intimider la presse. « Nous demandons à Liliane de ne pas se laisser intimider et de continuer à faire son travail, a-t-il dit. Nous ne reviendrons plus jamais dans la période d’avant 86. » «Ce temps est révolu», a-t-il conclu.
Danio Darius
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