Le Canada, «préoccupé» par les tensions en Haïti, appelle à «une solution»
Agence France-Presse
Ottawa
Le Canada s’est dit «très préoccupé» mercredi par les «tensions» secouant Haïti, qui vient de vivre une semaine de violences et de manifestations, et a appelé «toutes les parties» à «trouver une solution» pour restaurer le calme.
«Le Canada est très préoccupé par les récents troubles civils en Haïti et profondément attristé par les pertes de vie», a déclaré dans un communiqué la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
«Les manifestations pacifiques font partie d’une démocratie qui se porte bien, mais les actes de violence de nature politique n’ont pas leur place dans le processus démocratique», a-t-elle souligné, demandant «à toutes les parties de s’efforcer de trouver une solution».
Depuis dimanche 18 novembre, Haïti est sous tension suite à une large mobilisation nationale réclamant la démission du président Jovenel Moïse. Elle a été suivie par plusieurs jours de grève paralysant surtout la capitale Port-au-Prince.
Selon l’opposition, qui considère que la démission présidentielle est un prérequis à toute ouverture de négociations ou dialogue, 11 personnes ont été tuées lors de ces manifestations du 18 novembre. La police annonce elle un bilan de trois morts par balle.
«Nous adressons nos sincères condoléances aux familles des victimes et nos pensées sont avec les Haïtiennes et les Haïtiens qui ont été blessés», a déclaré la ministre canadienne.
Face à une inflation annuelle supérieure à 15 % depuis 2015, la colère populaire ne faiblit pas et s’est accentuée ces derniers mois en raison d’une forte dévaluation de la monnaie nationale.
«De concert avec la communauté internationale, nous travaillons en étroite collaboration avec les intervenants locaux pour promouvoir la gouvernance inclusive, la transparence, l’état de droit et la lutte contre la corruption, qui sont essentiels pour favoriser la confiance, la stabilité et le développement durable», a fait valoir Mme Freeland, disant suivre «de près la situation».
Le Canada figure parmi les premiers bailleurs de fonds internationaux de Port-au-Prince et accueille une large diaspora haïtienne, en particulier au Québec.