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Haiti-USA : Les injonctions de Cheryl Mills

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Cheryl Mills

Le sénateur de la Grand-Anse, Andris Riché, vice-président du Grand Corps, a qualifié d’ingérence dans les affaires du Sénat les propos de Cheryl Mills, chef de cabinet de la secrétaire d’Etat Hillary Rhodam Clinton, tenus lors d’une rencontre avec les présidents du Sénat et de la Chambre des députés sur la formation du Conseil électoral permanent.
En visite à Port-au-Prince, Mme Mills a demandé, à Dieuseul Simon Desras et  à Levaillant Louis-Jeune avec quel sentiment ils verraient la formation du Conseil électoral permanent bloquée au cas où le pouvoir exécutif et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire parvenaient à désigner leurs représentants à cette importante institution d’Etat ?  L’élu de l’Organisation du Peuple en lutte a vigoureusement condamné la déclaration de Mme Mills mercredi en marge d’une séance au Sénat de la République après 70 jours  de blocage.
Le chef de cabinet de la secrétaire d’Etat multiplie ses rencontres en Haïti depuis quelque temps. L’année dernière, elle avait effectué une visite de courtoisie au Sénat de la République et avait dialogué avec une quinzaine de sénateurs dont Andris Riché. Ces visites de courtoisie d’officiels américains auprès des parlementaires sont pour la plupart du temps porteuses de message envoyé par Washington. En janvier 1997, le secrétaire d’Etat adjoint américain Strobe Talbott avait effectué une visite à Port-au-Prince. Après des entretiens avec le président René Préval et d’autres membres du gouvernement, il avait sollicité une visite de courtoisie auprès des sénateurs de l’époque. L’audience acceptée, le secrétaire d’Etat-adjoint n’avait pas tourné autour du pot pour demander aux parlementaires de ratifier l’accord conclu entre le gouvernement des Etats-Unis, représenté par Madeleine Albright, et le gouvernement de la République d’Haïti, représenté par René Préval. Les parlementaires, visiblement tourmentés lors de cette rencontre, ne voulaient pas donner l’assurance à M. Talbott. Devant la réticence de la quasi-totalité des parlementaires présents à cette rencontre, le secrétaire d’Etat-adjoint a eu à leur dire que le gouvernement américain avait consenti d’énormes efforts pour mettre les militaires putschistes hors d’état de nuire, alors aujourd’hui « pourquoi vous ne voulez pas ratifier un accord qui va autoriser le gouvernement américain à traquer les trafiquants de drogue dans les eaux haïtiennes, dans l’espace aérien de votre pays et à l’intérieur de votre territoire qui est utilisé comme point de transit pour le passage de la drogue aux Etats-Unis ». La rencontre avait pris fin sans trop de commentaires des parlementaires  devant l’arrogance de Strobe Talbott. Cet accord permet aux services anti-drogue américains d’obtenir le jugement aux Etats-Unis de n’importe quel haïtien accusé de trafic de drogue.
Depuis environ une vingtaine d’années,  n’importe quel petit fonctionnaire du gouvernement américain qui rentre en Haïti sollicite des entretiens avec le président de la République, le Premier ministre et les  ministres, les sénateurs et les députés.  Que le sénateur Riché ne vienne pas dénoncer Mme Mills, car les parlementaires oublient que le Parlement représente le pouvoir législatif et qu’ils doivent s’asseoir avec des personnalités étrangères dignes de leur rang.

 

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