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«La guerre c’est la paix, elle nous enrichit et accroît notre sécurité»…selon les médias dominants

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Baghdad,Irak, 16 Decembre 1998 – Operation Desert Fox

Par Julie Lévesque

La guerre c’est la paix. La célèbre citation de l’œuvre fictive de George Orwell, 1984, est devenue réalité. Mais peut-être s’agit-il toujours de fiction, si l’on considère que les médias dominants créent la réalité sur une base quotidienne.

Le 28 avril dernier, on nous montrait sur la page d’accueil du site web du Washington Post une explosion nucléaire avec le titre suivant : « La guerre est brutale. L’alternative est pire. »

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La paix est pire que la guerre? La diplomatie est pire qu’une explosion nucléaire? Je me demande si les citoyens des pays  dévastés par la guerre, comme l’Irak, l’Afghanistan, la Palestine et autres, sont du même avis.

Le sous-titre de l’article représente probablement le summum du non-sens : « La guerre est peut-être la pire façon imaginable de créer des sociétés pacifiques, mais ce professeur soutient qu’il s’agit de la seule façon d’y parvenir. » Professeur? Comment peut-on être professeur et affirmer quelque chose d’aussi illogique? Et comment peut-on prendre au sérieux un journal qui publie de telles absurdités?

Il y a pire encore, même si cela semble incroyable : en cliquant sur l’article, on tombe sur ce qui suit :

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« À long terme, les guerres accroissent notre sécurité et nous enrichissent. » Wow. Vraiment?

Qui est ce « nous »? Certainement pas le peuple étasunien :

Les guerres décennales en Afghanistan et en Irak finiraient par coûter jusqu’à 6 mille milliards de dollars, l’équivalent de 75 000 dollars pour chaque ménage étasunien, selon le calcul de la prestigieuse Kennedy School of Government de l’Université Harvard […]

Il est également impératif de rappeler que l’administration Bush avait affirmé au tout début que la guerre en Irak s’autofinancerait à partir des revenus du pétrole. Washington DC avait toutefois fini par emprunter quelque 2 mille milliards de dollars pour financer les deux guerres, la majeure partie de la somme à des prêteurs étrangers.

Selon le rapport de 2013 de la Kennedy School of Government de l’Université Harvard, cela comptait pour environ 20 pour cent du montant total ajouté à la dette nationale des États-Unis entre 2001 et 2012.

Le rapport indique que les États-Unis « ont déjà payé 260 milliards de dollars en intérêts sur la dette de guerre [et que] les prochains paiements d’intérêts atteindraient les mille milliards de dollars». (Sabir Shah, US Wars in Afghanistan, Iraq to Cost $6 trillion)

Qui est donc ce « nous » qui s’enrichit? Les banquiers peut-être? Parce que si la guerre en enrichit certains, ce sont les banquiers :

Les banquiers sont souvent le moteur des guerres.

 Après tout, le système bancaire est basé sur le fait contre-intuitif mais incontestable que les banques créent d’abord des prêts, ensuite des dépôts.

Autrement dit, presque toute la monnaie est créée en tant que dette […]

Ce que l’emprunteur voit comme une dette due à la banque, la banque, elle, le voit comme un profit et un revenu. En d’autres termes, le travail des banques consiste à créer plus de dettes […], par exemple, trouver plus de gens qui veulent emprunter de plus grosses sommes.

Quel est le rapport avec la guerre?

La guerre est la meilleure machine à dettes […]

La guerre est également bonne pour les banques car elle détruit une grande quantité de matériel, d’équipement et d’édifices. Les pays s’endettent donc massivement pour financer des guerres, et empruntent ensuite pour reconstruire. (Washington’s Blog, War Creates Massive Debt and Makes the Banks Rich)

« Nous », fait probablement aussi référence au complexe militaro-industriel, pour lequel la paix représente l’ennemi numéro un :

On réalise que la paix représente le principal ennemi du complexe militaro-industriel lorsque l’on comprend que les activités militaires peuvent devenir une entreprise lucrative. Une simple comparaison permet d’illustrer ce problème. Les viticulteurs, l’industrie du vin et les marchands de vin devraient cesser leurs activités si les gens arrêtaient de boire leur produit. Le complexe militaro-industriel serait lui aussi mis en faillite par des conditions de paix durable, puisque le développement, la production, la mise en marché et l’utilisation d’équipement militaire ne serait pas nécessaire.

Afin de continuer à faire des affaires, ce complexe avait besoin des guerres au Vietnam, en Irak, en Afghanistan, de la « guerre froide » avec l’Union soviétique, de la guerre au terrorisme et de diverses autres guerres. Il a également besoin d’être impliqué dans de nouveaux conflits, comme en Ukraine à l’heure actuelle. (Vashek Cervinka, Peace is the Enemy of the US Military Industrial Complex)

NOUS, les citoyens du monde, ne voulons pas de guerre. NOUS ne nous enrichissons pas, et ne sommes pas plus en sécurité grâce aux guerres.  C’est plutôt le contraire. Les guerres ruinent l’économie et vous savez quoi? Les guerres tuent! Comment les massacres et les dettes monumentales peuvent-elles « nous enrichir » et nous « protéger davantage »?

Bien qu’il ait reçu le prix du doyen de l’Université Stanford, lequel « récompense les efforts des professeurs remarquables à l’École des sciences et sciences humaines, l’excellence de l’enseignement supérieur et les réussites en enseignement », le professeur Morris semble ignorer l’existence du verdict probablement le plus important de l’histoire de l’humanité, à savoir celui du Procès de Nuremberg, stipulant :

« Initier une guerre d’agression est le crime international suprême qui diffère des autres crimes de guerre parce qu’il renferme en lui-même le mal de tous les autres accumulé. »

Nous vivons dans un monde où des professeurs primés de sciences humaines promeuvent la guerre, le crime international suprême. Il n’y pas plus orwellien que ça.

Cliquez sur la fleche pour voir la video

https://www.youtube.com/watch?v=qa9T1fYfmfM

https://www.youtube.com/watch?v=h30FE0MxEMc



Major General Smedley Butler
U.S commanding officer in Haiti during the 1915 occupation

« I spent 33 years and four months in active military service and during that period I spent most of my time as a  high class muscle man for Big Business, for Wall Street and the bankers. In short, I was a racketeer, a gangster for capitalism ».–Marine Corps Major General and two-time Medal of Honor recipient Smedley Butler, from his 1935 book War is a Racket
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